Prendre soin de son estomac avec les huiles essentielles

| 22 décembre 2015 | 8 Commentaires
L’expert : Aude Maillard, Docteur en Pharmacie, Aromathérapeute et Réflexologue.

Praticienne et diplômée en aromathérapie scientifique, réflexologie plantaire et olfactothérapie, Aude Maillard a une approche très complète des huiles essentielles, à la fois scientifique et énergétique.C’est aussi et avant tout une passionnée des huiles essentielles avide de transmettre son savoir.Aude Maillard anime aujourd’hui des ateliers d’Aromathérapie Aroma-Zone et est également à votre disposition pour des consultations personnalisées : pour davantage d’informations, connectez-vous sur www.aude-maillard.fr

 

Brûlure gastrique, ulcère, hernie hiatale, ou bien tout simplement stress et contrariétés : quand l’estomac fait parler de lui, il le fait souvent très fort et nécessite même parfois des traitements médicamenteux. Comment les huiles essentielles peuvent-elles être utilisées pour soulager les inconforts et améliorer ses fonctionnalités ? Différents gestes aromatiques adoptés au quotidien, dirigés vers des plantes aux vertus stomachiques et anti-inflammatoires, sauront en quelques semaines adoucir le feu et remettre de l’ordre digestif.

 

Si la digestion commence dans le cerveau, avec la sensation d’eau à la bouche et de salivation entamées dès que les bonnes odeurs de cuisine flottent sous les narines, l’estomac est le premier réceptacle du bol alimentaire. Il a en charge un lourd travail digestif et enzymatique. Il a pour fonction de digérer toute matière qui lui arrive en la malaxant, la lysant pour la transformer en ce qui est appelé le « chyme ». Bien au-delà de sa fonction de « bétonnière », il digère et transforme également le côté subtil de la vie. Au travers de l’expression « cela me reste sur l’estomac », l’impact des évènements contrariants est très bien retranscrit et l’on comprend qu’ils se somatisent à cet endroit précis, restant bloqués, prêt à être « rendus ». L’estomac est donc aussi le centre de la digestion émotionnelle, il sert à « digérer » nos idées, nos sentiments et nos émotions. Ces maux sont en rapport avec les contraintes matérielles (argent, temps, procédures…) parfois trop lourdes à « assimiler ».

 

Digérer, une étape nécessaire à la vie

Dessins_article-blog_estomacL’estomac – étymologiquement « stoma » qui signifie « la bouche », « l’ouverture » – doit recevoir et accueillir les aliments. Il hache menu ce que la mastication n’a pas eu le temps de faire puis il finit de lyser le repas grâce à trois types d’enzymes : l’acide chlorhydrique, la pepsine (qui casse les protéines) et la lipase qui dissout les graisses. Il faut environ deux heures pour que l’estomac se vide de la totalité de son contenu. Le bol alimentaire inutilisable tel quel par l’organisme et est alors valorisé en une matière qui devient plus assimilable par l’organisme, le « chyme ». Ensuite, les enzymes du foie et du pancréas prennent le relais pour parfaire le travail.

Selon les principes de médecine traditionnelle chinoise, l’estomac appartient au principe de la terre. Il a bien pour mission de réceptionner directement l’énergie de la terre par le biais des aliments. Se rappeler les critères philosophiques de la médecine traditionnelle chinoise permet de bien comprendre les fonctionnalités et les subtilités du corps humain. L’énergie de la terre, dans le sens de l’humus, du terreau et du support fécond, est à la fois yin et yang. Elle reçoit, cultive et fait pousser pour récolter. On comprend donc que l’estomac et tous ses maux sont en rapport direct avec notre capacité à intégrer le monde qui nous entoure pour vivre, se construire, grandir et s’épanouir tout au long du chemin de vie.

L’équilibre de l’estomac peut donc être perturbé par de multiples facteurs, tant alimentaires, mécaniques qu’émotionnels ou psychiques. Lui donner des petits coups de pouce de temps en temps peut contribuer non seulement à faire pétiller la digestion mais aussi à éviter « de ruminer » ou « tourner en rond ».

 

Ecouter et réagir face aux signaux d’alarme

Les pathologies de l’estoHE basilic menthemac résonnent souvent avec le déséquilibre de plusieurs systèmes, nerveux, digestifs, circulatoires. Leur retentissement est parfois sournois et différent d’un individu à un autre. Il peut être utile de connaître les différentes manières dont le déséquilibre gastrique peut s’exprimer : brûlure gastro-œsophagienne, irritation de la gorge, voix cassée, sensation de remontées liquides acides dans la bouche, mauvaise haleine, présence de grain de caséum coincé dans les amygdales, douleurs ou crampes au niveau du diaphragme et du plexus solaire, nausées voire vomissements, parfois troubles intestinaux. D’une manière moins évidente, d’autres symptômes comme les ronflements, les apnées du sommeil, les aphtes, la toux sèche chronique peuvent être aussi des manifestations de l’hyperacidité gastrique.

Si l’équilibre semble rompu, un certain nombre de mesures s’imposent. Les premières sont alimentaires. Des aliments sont à supprimer impérativement : piments, poivre, café, crudités, orange (surtout au petit-déjeuner), alcools forts. D’autres sont à diminuer : aliments gras, fritures, vin, charcuterie. Les aliments favorables au rafraîchissement de l’estomac sont : banane, carotte, citrouille, fraise, épinard, miel, melon, pomme, pomme de terre. Le repas doit être frugal et pris assis, chaque bouchée devra être mastiquée au moins une vingtaine de fois. L’eau doit être limitée pendant la prise alimentaire car elle dilue les sucs gastriques, l’ambiance doit être au calme et à l’apaisement. Dans un intérêt énergétique, faire « les cent pas digestifs » stimule le méridien de l’estomac qui se termine sur le deuxième orteil et participe à faire redescendre la tension diaphragmatique liée à la digestion.

Sur un registre aromatique, pour soutenir les estomacs fragiles, l’HE de basilic tropical et celle de menthe poivrée sont particulièrement recommandées. Toutes les deux puissantes antispasmodiques, elles soulagent instantanément les muscles spasmés. En geste simple, prendre à la fin de chaque repas (5 jours sur 7 sur quelques semaines si besoin), 1 goutte de chaque dans une cuillère d’huile végétale de colza ou de lin permet d’alléger la digestion, de seconder le travail stomachique, de chasser la fatigue post-prandiale et de dégager l’haleine ainsi que toute la sphère digestive haute. Attention la menthe poivrée est déconseillée au quotidien chez les sujets cardiaques ou hypertendus ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. Si cela ne suffisait pas, ce geste simple peut être renforcé par la prise d’un peu de miel de Manuka ou d’argile verte. En suivant les recommandations données plus bas dans le protocole aromatique spécial brûlure d’estomac. Ces deux derniers sont particulièrement cicatrisants et anti-inflammatoires voire même antibiotiques (pour le miel).



 

Pour mieux digérer le subtil

2_HE-angelique-camomille-basilicLorsque les inconforts gastriques sont en rapport direct avec les sphères émotionnelle et psychique, que les brûlures et les remontées acides se font remarquer les jours de stress pendant lesquels la course après le temps crée oppressions et nœuds diaphragmatiques, la solution la plus efficace pour remettre de l’ordre au niveau de l’estomac est la gestion du stress. Des exercices respiratoires privilégiant des inspirations courtes et des expirations plus longues en lâcher prise, procure une dynamisation du système nerveux parasympathique, celui qui met au repos l’organisme. Il s’en suit en quelques secondes une augmentation des sécrétions enzymatiques digestives et une augmentation du péristaltisme, favorable au confort digestif et à la détente musculaire. Les huiles essentielles à choisir spécifiquement sont celles d’angélique, de camomille noble et de basilic tropical. A mélanger dans un flacon de 10 ml à raison de 30 gouttes chacune, puis compléter jusqu’en haut du flacon avec HV de noyau d’abricot. Cette synergie est à utiliser par 3 voies d’administration différentes : voie olfactive, 2 gouttes à respirer à l’intérieur des poignets, aussi souvent que nécessaire pour faire descendre la tension nerveuse. Voie cutanée, appliquer 10 gouttes sur l’estomac en remontant vers la gorge si besoin, 3 à 6 fois par jour, et enfin voie sublinguale : 3 à 5 gouttes en bouche 4 fois par jour. Cette fragrance aromatique a une touche rafraîchissante et procure instantanément une sensation calmante et relaxante musculaire. Les estomacs tendus ne sauront pas lui résister. Elle peut être associée à la formule proposée dans le miel de Manuka.

 

PROTOCOLE AROMATIQUE
Spécial brûlures d’estomac, gastrites et hernies
APAISANT et REPARATEUR
Propriétés : anti-inflammatoire, apaisant, réparateur. 

Indications : brûlure d’estomac, inconfort gastrique, remontées acides, échauffement de l’œsophage et de la gorge.A réaliser dans un flacon de 10 ml, en verre teinté, muni d’un compte-gouttes

 

HE menthe poivrée, Mentha x piperita 2 ml
HE basilic tropical, Ocimum basilicum 8 ml

 Protocole aroma Menthe basilic

Recommandations d’utilisation :
Prendre 2 gouttes de cette synergie soit dans un peu de miel de manuka (particulièrement cicatrisant et réparateur) avant les repas, ou bien soit dans une eau d’argile verte préalablement préparée selon les recommandations qui suivent.

 

Préparation d’une eau d’argile
A l’aide d’une cuillère en bois, mettre l’équivalent d’une cuillère à soupe d’argile verte dans un verre puis remplir le verre d’eau. Bien agiter et laisser sédimenter au moins 4 heures ou une nuit. Ensuite, prélever le surnageant (appelé eau d’argile) à l’aide d’une paille sans mélanger avec l’argile sédimentée. Boire cette eau d’argile de préférence sur un estomac vide et à distance de tout autre médicament.

 

CONTRE-INDICATIONS : enfants, femmes enceintes et allaitantes, sujets hypertendus et/ou cardiaques. Ablation de la vésicule biliaire ou d’obstruction des voies biliaires

 

ZOOM sur l’infection à Helicobacter pilori

Même si l’environnement stomachique est favorable à l’acidité, lorsque le pH diminue trop fortement, que les muqueuses gastriques et duodénales s’irritent et s’enflamment au quotidien, cet état inflammatoire fait le lit de l’infection à l’Helicobacter pilori responsable de l’ulcère gastro-duodénal. Cette bactérie affectionne particulièrement la muqueuse acide de l’estomac et s’y pique en profondeur. Lorsque le diagnostic tombe, les antibiotiques s’imposent car cette bactérie est dîtes oncogène, c’est-à-dire qu’elle peut induire un processus cancéreux. L’aromathérapie a fait ses preuves à de multiples reprises sur cette pathologie des plus douloureuses et menaçantes. La synergie rassemble trois incontournables : l’HE d’origan kaliteri, celles de lentisque et de carotte. A elle trois, elles sont antibiotiques sur l’helicobacter, reconstituantes de la muqueuse et apaisantes. L’apport de camomille noble renforce les effets antalgiques et anti-inflammatoires

 


GESTE SIMPLE spécial ulcère

(infection à Helicobacter pilori)
APAISANT et ANTIBIOTIQUE
Propriétés : anti-infectieuses, réparatrices de la muqueuse, antalgiques. 

Indications : ulcère, infection à helicobacter pilori.A réaliser dans un flacon de 30 ml, en verre teinté, muni d’un compte-gouttes

 

HE origan kaliteri, Origanum vulgare kaliteri 4 ml
HE lentisque pistachier, Pistacia lentiscus 6 ml
HE camomille romaine, Chamaemelum nobile 4 ml
HE carotte, Daucus carotta 6 ml
HV nigelle QSP 30 ml

Protocole aroma origan lentisque camomille

4 gouttes du mélange, dans un peu de miel de manuka, 3 fois par jour, en dehors des repas (1h avant par exemple ou 2h après). A suivre 5 jours sur 7 pendant au moins 3 mois.

 

CONTRE-INDICATIONS : enfants, femmes enceintes et allaitantes, antécédent de cancer hormono-dépendant. En cas d’hypertension artérielle, suivre les recommandations d’un aromathérapeute.

 

Docteur en pharmacie-Aromatologue-WWW.AUDE-MAILLARD.FR

Tags: , , , ,

Catégorie: AVIS D'EXPERT

Commentaires (8)

Trackback URL | Flux RSS des commentaires

  1. Herbot dit :

    Bonjour mon je souffre de balonnement que le conseiller vous je voudrais également nettoyer mon foie

  2. Jalbaud dit :

    Indications précises, très intéressantes.

  3. Evie dit :

    je suis désolée : dans la dernière phrase « les préparations que vous citées » j’ai omis « avez » avant « citées » !

  4. Lehouck nadine dit :

    Merci de m abonner étant DNID et hypertendue vos conseils me seront bien utile
    Cordialement

  5. Fage dit :

    Bonjour,

    Il y a une erreur qui s’est apparemment glissée dans la recette du « GESTE SIMPLE spécial ulcère (infection à Helicobacter pilori) ».
    Il est indiqué qu’il faut utiliser un contenant de 30ml, mais la somme des ingrédients atteint 50ml.
    Quelle est la correction à apporter pour bénéficier pleine de ce mélange ?

    Merci de votre réponse,
    Cordialement

    • Sylvie dit :

      En fait il est indiqué « huile végétale de nigelle « qsp »  » ce qui signifie « quantité suffisante pour ». En gros il faut compléter avec l’HV pour arriver à 30ml en tout. Si je ne me trompe pas (et si ma réponse n’arrive pas trop tard) il faut donc ajouter 10ml d’HV 🙂

  6. huiles essentielles bio dit :

    Bonjour et merci pour cet article pleins de conseils utiles. Un excellent guide pour garder un estomac en bonne santé au quotidien.

  7. Mireille Walther dit :

    Bonjour,
    Je souhaiterais savoir pourquoi la recette basilic tropical – menthe poivrée est contre-indiquée en cas d’ablation de la vésicule biliaire. Que peut-on faire pour une personne souffrant de reflux gastro-oesophagien qui s’est fait retirer la vésicule biliaire il y a plusieurs années?

Poster une réponse