Aromathérapie familiale : Déprime saisonnière, les huiles qui relèvent

L’effervescence de la rentrée une fois retombée, la fatigue et la déprime passagère peuvent venir casser le rythme de croisière. L’arsenal biochimique, botanique et même pharmacologique des huiles essentielles peut être mis au service de l’énergie de l’automne pour accompagner l’ensemble de ces déséquilibres nerveux et psychologiques, dans le respect des cycles de la nature. Selon la sensibilité et l’inspiration de chacun, les essences de fleurs, de petit grain ou encore de conifères ou d’agrumes se déclinent harmonieusement et travaillent de concours sur tous les aspects de l’individu pour le relever de cette mauvaise passe. Le corps physique, l’équilibre psychique et le niveau vibratoire et énergétique sont rééquilibrés.

L’automne est le moment de la descente du yang, cette énergie qui a porté l’été à son climax, celle de la lumière, du mouvement, de la chaleur, des couleurs et des formes de la maturité. Cette plénitude a commencé à se distendre au mois d’août pour décliner vraiment en septembre. Mouvement de descente visible par la chute des feuilles, par le manteau brun et dépouillé que la nature enfile. L’Homme s’intègre pleinement dans ces cycles naturels. Selon son tempérament, certaines saisons seront moins bien vécues que d’autres. L’automne amène une sensation de repli sur soi-même, d’assombrissement général qui invite à plus de calme, d’intériorité. C’est en quelque sorte une phase nécessaire de réflexion et d’organisation pour se reprendre du lâcher prise de l’été et anticiper le mieux possible la saison froide. C’est le moment de planifier, de trier, de stocker les réserves de bois.

La « saison du métal » : organisation, fraîcheur et tristesse

La médecine traditionnelle chinoise envisage l’être humain dans sa globalité, en prenant compte aussi de l’environnement dans lequel il se trouve. Un coup de déprime automnal est tout à fait physiologique. Il s’explique par les mouvements énergétiques du moment, et concerne surtout les sujets pour lesquels l’intériorité est plus source de tristesse que de ressourcement. A cette saison, le principe énergétique est au métal, et l’organe qui se recharge pour l’année est le poumon. Celui-ci est donc susceptible d’être déséquilibré sur le plan énergétique et même physiologique. Les premiers signes d’alarme sont les essoufflements, les épaules voutées, la respiration courte, associés à des baisses de moral et une fatigue passagère. Cette période pourra signifier aussi le blocage ou le ralentissement du colon (le viscère associé au poumon) avec de la constipation et, sur le registre émotionnel, des coups de blues et de fatigue, voire de la déprime saisonnière. Si le principe du métal est lui aussi déséquilibré, le registre émotionnel sera à un peu trop de rigueur, d’ordre et de maîtrise, qui déborderont un tant soit peu et viendront ternir le quotidien. Le besoin d’être dans la perfection, le manque de fluidité et de lâcher prise qui en découle peut être plus marqué à ce moment de l’année. Il existe deux familles d’actifs aromatiques particulièrement douées pour réharmoniser et réinformer positivement ce moral en berne. Ce sont celles des essences de conifères et celles d’agrumes. Deux univers qui semblent de prime abord bien éloignés l’un de l‘autre et pourtant…

L’automne pour se réoxygéner l’esprit et le corps

Qui n’a pas déjà remarqué les bienfaits d’une marche dans une forêt de sapins ou de pins. Le parfum des résines qui s’exsudent connecte à l’oxygène, à la respiration, au mouvement et à la vie. Revitalisé, ré-oxygéné, vivifié dans le corps et dans la tête, cette sensation unanimement ressentie peut être restituée en un concentré, au travers de la matière aromatique extractive, l’huile essentielle. Le genre pinus, avec Pin sylvestre, Pin de Patagonie ou encore Pin Laricio venant des montagnes corses… sont tous porteur d’énergie dans la matière et aussi le subtil. Avec des effets cortisone-like, ils régulent le fonctionnement surrénalien et amènent un effet « dopant » naturel en réharmonisant la synthèse de cortisol. Au niveau informationnel, ils sont « roboratifs », c’est-à-dire que leur simple olfaction apporte un effet similaire à une cure de vitamines. L’esprit est acheminé vers l’élan, le passage à l’action et l’audace. Le Pin sylvestre est le plus tonifiant et sa synergie avec le Pin de Patagonie apporte un effet relaxant musculaire, une détente des tensions nerveuses cristallisées dans les muscles et notamment celle du haut du dos au niveau de l’étage pulmonaire, pour débloquer la cage thoracique.

Un zeste fou pour se détendre et se donner du plaisir

La gestion du stress et des émotions dispose d’un arsenal aromatique extraordinaire. Il n’est d’ailleurs pas toujours aisé de savoir vers quelle huile se tourner lorsqu’il y a un déséquilibre nerveux. Une huile essentielle qui a eu des effets particuliers sur une personne n’aura pas forcément la même efficacité sur une autre. Ces constatations suggèrent des mécanismes d’action différents et aussi des affinités de terrain ou énergétiques avec les huiles essentielles. Il est un registre apprécié de manière quasi universelle, ce sont les fragrances d’agrumes. Zeste de Citron, Pamplemousse, Citron vert, Bergamote… font basculer la psyché vers la gourmandise, le pêché et le plaisir. A respirer sans modération, à chaque coup de blues, pour chasser la morosité ou le cafard, pour accompagner une période triste ou le ras le bol d’une existence sans douceur ni plaisir. Ce jardin des délices est particulièrement conseillé aux sujets qui se délaissent, qui s’oublient complètement pour ré informer leur psyché vers les positif.

La voie olfactive, la voie de l’inspiration

L’aromathérapie présente des propriétés pharmacologiques et thérapeutiques qu’elle met au service de l’humanité. Elle offre aussi des voies de pénétration des actifs qui constituent autant d’occasions pour ressentir son corps et aller à sa rencontre. S’appliquer une huile essentielle sur la peau, la mettre en bouche et la respirer peuvent concourir au même objectif par des moyens différents. Le nez est une porte d’entrée relativement méconnue et sous-estimée. Associée à la profondeur de l’âme et aux émotions, elle a été coupée du domaine de la santé dans nos civilisations très matérialistes et cérébrales. Mais il suffit de prendre le temps de respirer en conscience une odeur pour s’apercevoir qu’instantanément elle touche des profondeurs et peut être un levier d’action très puissant. Alors, à chaque utilisation des huiles essentielles par voie olfactive, il est important de sacraliser ce moment, en lâchant quelques instants les contraintes, les délais, les peurs, les obstacles pour se laisser guider en toute conscience par son nez. L’aromathérapie invite à se réconcilier avec soi-même notamment par le biais de l’olfaction, et propose un chemin d’évolution voire de transformation qui s’opère d’une manière fluide, comme une chirurgie de l’âme, par une lame aromatique.

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